lundi 1 avril 2013

Épisode 11: Motorcycle diarrhées part. 1



 

Des fourmis dans les jambes

J'ai toujours aimé la randonnée pédestre, surtout en voyage. La marche est une façon exceptionnelle de découvrir un coin de pays et ses habitants à un rythme naturel et méditatif. Partir en trek pour plusieurs jours dans dans l'arrière pays est l'une des activités qui m'apportent le plus de satisfaction à l'étranger. Malheureusement, à cause de la lente guérison de mon pied blessé en Thailande le mois dernier, je dois mettre en veilleuse tout projet de trekking pour ce voyage-ci.

Passer le temps à regarder le quotidien des Laosiens et jaser avec d'autres touristes en sirotant fruit shakes et bières devant un guesthouse est peut-être divertissant mais l'Indiana Jones en moi commence à avoir les fourmis dans les jambes. Louer des scooters pour faire des boucles de quelques heures à quelques jours afin d' explorer une région est une option très intéressante, mais est-ce vraiment ce qu' un aventurier intrépide et assoifé de liberté a besoin?



Soumis à la tentation

Lorsque Julien et Femke reviennent du concessionnaire de bécannes chinoises au cours de la matinée du 16 mars avec une 150 cc flambant neuve dotée de portes-baggages et payée 900$, je me dit que c'est peut-être un signe du destin. Pourquoi ne pas suivre leur exemple et me libérer enfin de la dictature des agences de voyages, horaires de bus, minivans et tuktuks qui concentrent tous les touristes aux mêmes endroits à faire les mêmes activités.




N'étant pas du genre compulsif, je décide de prendre le temps de peser le pour et le contre avant d'ouvrir mon porte-feuille. Tout comme moi, les camarades français comptent rester autour de Luang Namtha une ou deux journées de plus afin d'explorer les villages tribaux environnants avant de poursuivre leur périple vers le sud. Je loue un scooter semi-automatique pour deux jours et pars avec eux vers Muang Singh, un village situé à quelques 50 km au nord de Luang Namtha.

 

 
Mon scooter de location est une véritable canne de conserve sur roues et fait un tapage peu rassurant à la moindre bosse. Je peux au moins me familiariser avec la pédale à clutch sans avoir à me soucier de la poignée de clutch. Un pas de plus vers le 100% manuel.

On mange la poussière des routes de l'arrière pays en traversant des villages de huttes sur pilottis aux rues achalandées d'animaux de ferme, d'enfants souriants courant à moitié nus et qui en nous voyant nous saluent énergiquement. Avec étonnement, on découvre une table de billard dans un des ces villages dont on ne sait même pas le nom et on se fait une partie devant un attroupement d'enfants et de villageois visiblement pas habitués de voir des falangs dans leur patelin. La communication est limitée au gestes et mimiques qui ne donnent pas toujours les résultats escomptés. Je ne suis même pas certain qu'ils parlent le Laosien. C'est le genre d'expérience authentique à laquelle la moto donne accès.

Comptant retourner sur Luang Namtha le lendemain, nous passons la nuit dans un hotel chinois à Muang Singh. Là encore, on doit sortir nos talents de mimes pour faire comprendre qu'on veut des chambres et réussir l'exploit de faire baisser le prix de ces dernières. Le processus est tout de même très amusant.

Pencher pour le ``Oui`
 La Zongshen des Français semble tenir la route. De plus en plus obsédé par l'envie de voyager sur ma propre monture, je me laisse une dernière nuit pour prendre une décision. L'option du Oui est constituée d'arguments tels que: Il me reste 1 mois de voyage, louer pour plusieurs semaines et faire une boucle me plait pas trop parce que le Laos est mal foutu en terme de choix de routes et les boucles intéressantes sont plutôt rares. En général, j'aime pas trop revenir sur mes pas et préfère me rendre du point A au point B en faisant escale entre les deux. En allant vers le sud, j'aurais des compagnons de route pour un certain temps car mes camarades on à-peu-près le même itinéraire que moi en tête...

Rock Ma Chine

C'est ainsi que le lendemain matin, une nouvelle bande de motards naissait: Les Rock Ma Chine. Ma première moto à vie allait être une Chinoise de marque Zongshen, 125cc, noire, dotée de portes-baggages et de renforts en métal au niveau du guidon et des jambes. Un look d'enfer! Le prix: 7,8 millions de Kips soit un peu moins de 1000$. Les guichets automatiques du Laos ne permettent pas de retirer plus d' 1 million de Kips à la fois. Ma carte de débit Desjardins m'impose une limite de 500$ par jour et ma Visa bloque après 3 retraits à cause d'un système de prévention de la fraude. Bonne chose mais dans ce cas-ci, un moment désagréable à passer. 2 appels Skype auprès de Visa et plusieurs allez-retours à différents guichets sont nécéssaires avant d'enfin pouvoir finaliser l'achat de ma nouvelle compagne Asiatique.


Fin de journée, je pars avec Julien faire un road test concluant à l'extérieur de la ville. La vitesse de croisière confortable sur le pavé semble être de 70km. Prêts à entamer un premier tronçon de notre périple vers le sud dès le lendemain matin, nous sortons nos cartes routières pour planifier l'itinéraire.

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