dimanche 30 juin 2013

Épilogue


20 juin 2013


Il y a maintenant 2 mois que je suis revenu au Québec où une liste d'activités et de responsabilités assez longue m'attendait et m'ont fait prendre un sérieux retard sur la rédaction de ce blog. J'ai donc décidé de résumer mes trois dernières semaines de voyage davantage en photos qu'en texte. 

Première semaine d'avril, Mariko loue un scooter et nous quittons Vientiane direction sud-est. Roulant environs 3 jours jusqu'aux impressionnantes grottes de Khongor, une rivière souterraine de 7 km nous attendait.



Bien installer les sacs sur les motos avant de quitter Vientiane

Extra-terrestres où motards? 

La poussière des routes du Laos et la boucane noire des pots d'échappement des nombreux camions nous imposent de porter un filtre à air afin de protéger les voies respiratoires

Au pied de notre hotel coule une charmante rivière où j'essai une embarcation locale. J'improvise  une pagaie avec une perche en bambou. 

Paysage fantastique aux abords de la rivière souterraine





Le 7 avril je dis aurevoir à Mariko qui part visiter le nord du Laos pour une semaine. Faisant cavalier seul, je poursuis ma route vers le sud en passant par des routes plus ou moins hospitalières...




Certaines routes sont en plein chantier de restauration. Sur celle-ci, je dois attendre la fin des travaux de dynamitage pendant quelques heures avant de pouvoir passer.






 Tout au long de la route, les petits magasins où on peut se procurer une boisson rafraîchissante sont présents même dans les coins les plus reculés.


Quand la route dénuée de panneaux d'indications se transforme en piste de 4x4, on se met à douter de son itinéraire...


Traverser une rivière en moto pour la première fois puis retrouver le bon chemin procure un grand sentiment d'accomplissement...


...et la Beerlao a rarement été aussi bonne!





Du 10 au 12 avril, Savannaketh

Quelques jours passés dans cette ville a essayer de vendre la Zongshen en vain. Le meilleur prix qu'on m'offrait était 400$ dans un bike shop chinois. En attendant la réponse d'acheteurs potentiels pour ma moto, j'explore les environs de Savannaketh.



 Arrêt dans un poste d'essence, au Laos ce sont souvent des femmes qui travaillent comme pompistes.
Cette esthéticienne ambulante m'a coupé les ongles pour 10 000 Kips (1,50$). Une façon agréable de passer le temps.




Du 12 au 18 avril, Paksé

N'ayant pas réussi à vendre la moto à Savannaketh, je vais tenter ma chance 260 km plus au sud dans la ville de Paksé. Plus grande et plus touristique, je me dis qu'un touriste de passage en provenance du Cambodge voudra bien continuer son voyage au Laos avec ma moto. Après avoir fait le tour des bike shops et posté plusieurs annonces à travers la ville, la seule réponse positive vient d'un Laosien m'offrant 550$ pour la Chinoise. 




Huy veut bien m'acheter ma moto...


C'est le nouvel an bouddhiste et tout le monde s'arrose.  

La musique et la bière coulent à flot


Les gens dansent dans les rues


Je me fais inviter dans une une famille à célébrer le Nouvel An






3 jours de festivités et d'aller-retour entre le village de Huy et Paksé pour essayer de conclure en règle la transaction de la moto. Un bog bureaucratique nous force à avorter la transaction. Découragé et comptant les jours qu'il me reste avant ma date de retour au Québec, je fais mes adieux à la Chinoise pour une bouchée de pain (230$) et pars pour la Thailande avec Mariko venue me rejoindre à Paksé.





Nous terminons le voyage sur l'Île de Kho Chang, à environ 6hrs de Bangkok. Revenir en Thailande après avoir passer autant de temps au Laos est assez dépaysant. 


Un dernier coucher de soleil sur les mers tropicales me rappelle que je vais bientôt retrouver mon bon vieux St-Laurent frette...




FIN





Extras:  


jeudi 20 juin 2013

Épisode 13: Motorcycle diarrhées part.3





Mercredi 27 mars.

Le paysage autour Vongvieng est très joli avec de nombreuses formations calcaires. L'endroit est également célèbre pour ses quelques noyades survenues dans une rivière où les touristes défoncés faisaient la tournée des bars en tubing jusqu'à ce que le gouvernement intervienne en forçant plusieurs bars à fermer. Aujourd'hui plus calme mais tout de même fourmillant de backpackers, nous y trouvons notre compte en prenant congé de la route pour profiter du bon rapport qualité prix de ses nombreux guesthouses et restos.

C'est ici que se termine mon road trip avec les Rock Ma Chine qui séjourneront un peu plus longtemps que moi ici.  Après avoir fait la fiesta avec les Français et avoir connu l'ambiance d'une fête traditionnelle en me faisant inviter dans une famille Laosienne, je pars rejoindre Mariko qui de retour du Japon, m'attend à Vientiane.

Un lagon rafraîchissant à Vongvieng


Les touristes chinois s'en donnent à coeur joie

Vendredi 29 mars.

Au cours de ma première journée de route en solitaire, je croise à nouveau Romain le cycliste qui est également en route pour Vientiane. On se prend une pause bière dans un petit resto avant de continuer sur la route longue, pénible, poussiéreuse et ennuyante reliant Vongvieng à Vientiane. Après quelques heures, j'arrive à la hauteur d'un barrage policier. On demande pour voir mon permis de conduire. Sans permis international ni plaque d'immatriculation, je leur montre mon permis du Québec certain de me faire coller une amende. Étonnament, on me laisse repartir sans problème. À croire que le permis Québécois est reconnu au Laos, du moins cette journée là...

Tard en après-midi, j'arrive à Vientiane. La canicule à pris possession de la capitale où un mois plus tôt je descendais de l'avion avec ma canne. Je passerai 5 jours à gérer logistique voyage, prolongation de visa et faire la fête avec Mariko, Romain et le reste des Rock Ma Chine venus aussi régler leurs histoires de visas.

Vientiane,  bière sur une terrasse pour contrer la canicule




mercredi 10 avril 2013

Épisode 12: Motorcycle diarrhées part.2





À Luang Namtha, ce sont des personnes agées de la tribue Aka qui traffiquent l'opium sous couverture d'artisanat.



Jour 1:

Gommés de la veille par un trip d'opium acheté à une vieille Aka au night market, nous quittons Luang Namtha vers 11h direction Oudom Xai. Romain, un globe trotter français de 6' 5'' qui voyage à vélo et sympathisant des Rock Ma Chine, nous rattrappe en fin de journée et nous repartons sur la fiesta pour une seconde nuit. Dépassant largement le couvre-feu Laosien de 23h, nous nous cognons le nez sur la porte du guesthouse que personne ne viendra ouvrir malgré nos appels. Nous sommes ainsi contraints de sortir nos talents de ninjas et d'escalader la cabine d'un pick-up pour atteindre le balcon donnant accès à notre chambre d'hotel. Toute une fin de soirée.

Romain a les 5 continents dans les rotules.


Jour 2:

Le géant à vélo prend la route la plus directe menant vers Luang Prabang puis Vongvieng, où on se rejoindra quelques jours plus tard. Quand aux motards, nous nous dirigeons vers une petite ville du nom de Muang Khua. Le but de l'opération est de mettre les bécannes sur des péniches et descendre la rivière Nam Où jusqu'à Nong Khiew, une centaine de kilomètres en aval, d'où nous complèterons la boucle jusqu'à Vongvieng.

Embarquer les motos sur ces étroites péniches ne fut pas tâche facile.


Jour 3:

Ce matin j'ai la nausée et vraiment pas d'appétit. Il me faut plus d'un effort pour mettre la moto sur la chaloupe qui à tout moment menace de verser à babord comme à tribord. La rivière est étroite avec plusieurs rapides zigzaguant entre des rochers très pointus qui nous font redouter un naufrage imminent. Le moteur est tellement bruyant qu'on est incapable de s'entendre parler. Je me bouche les oreilles avec mon I-pod en contemplant le paysage marqué d'un imposant massif montagneux. Après la deuxième heure, nous faisons escale dans de charmants petits villages où des légions d'enfants pêchent et se baignent avec le bétail.

Au long de la rivière Nam Ou:

 
   



L'arrivée au débarcadère de Nong Khiew permet enfin de prendre congé des inconfortables banquettes de bois et du vacarme infernal du moteur. Toutefois, le doute se manifeste dans nos esprits lorsque nous constatons que la rive où nous accostons est entièrement dépourvue d'accès à la rue située à quelques dizaines de mètres du niveau de la plage. Seul un escalier escarpé permet de s'y rendre. Impossible de monter les lourdes bécannes par là, encore moins avec un pied handicapé. Je repère un semblant de sentier sur la rive opposé et propose au skipper de nous y amener.


Un débarcadère mal-foutu


Après avoir débarqué les motos non sans difficulté, nous tentons l'opération la plus périlleuse de l'expédition à ce jour. Je pars à pied pour vérifier l'état du sentier sablonneux qui mène à la rue. À pied ou à vélo de montagne pas de problème, avec une moto de route chinoise, c'est une autre histoire. On se fait un caucus sur la stratégie à adopter pour venir à bout de ce single track full cross expert mal foutu. Une bande d'enfants agés de 10 ans sont prêts à nous prêter main forte... Première étape, les motos. On s'occupera des baggages après.

Julien s'élance en premier pour rocker sa Chine. Il prend presque le clos après quelques mètres et un coup de gaz de trop. Contraint de descendre de sa monture qui rue dans le sable, on se met à pousser à destination du sommet de la butte. Les irrégularités du sentier envoient Julien et sa moto dans le clos. 3 fillettes pouffent de rire devant nos malheurs tenant lieu de spectacle. Sans fracture ou blessure, on recommence l'opération qui nous fait suer quelques litres d'adrénaline avant de réussir à atteindre la rue.

Forts de cette première expérience éprouvante, on hisse ma moto avec un peu moins de difficulté mais il nous faut plusieurs minutes pour récupérer notre souffle et partir à la recherche d'un endroit où dormir. Je lègue un paquet de bananes en guise de pourboire aux morveux qui nous ont moins aidés par leur force que par leurs bonnes intentions.

Jour 4:

160 km sur une route sinueuse où la liste d'obstacles à éviter est longue: nids de poules, poules, roches, vaches, truies, branches, paysans chargés de branches, enfants, chiens, véhicules venant en sens inverse dans les étroits virages. Il faut klaxonner à chacun d'eux pour signifier notre présence. Par chance il y a très peu de traffic. Le paysage montagneux est magnifique mais trop brumeux pour voir loin. Ma moto sonne de plus en plus la cacane et je commence à me demander si c'est normal.

"Makou, tu trouves-pas que t'as moto fait un drôle de bruit?..."


Nous atteignons Viengthong à 17h. Mon transit intestinal n'est toujours pas normal et j'hésite encore à ingérer du solide. Je me risque à commander une soupe au poulet au seul resto de ce bled paumé encore ouvert. On me sert un bol de cartilage à un prix ridiculement élevé. Je retourne à ma chambre faible et dégouté avec le pire des karaokés comme trame sonore. Je crois comprendre le principe: celui qui chante le plus mal gagne. Même la vache d'à côté y participe. Belle nuit blanche en perspective la tête sur un oreiller empestant le pouch-pouch de grand-mère. Il me reste mon I-pod pour me consoler.

Jour 5:

Deux séances de chiasse avant de repartir ce matin. Je m'auto-prescrit un régime d'Immodium et de bananes pour la journée qui déjà à dix heures du matin pète les 35 degrés.

On fait une pause de 2 heures en mi-journée. À l'ombre de gros arbre, j'en profite pour rentabiliser un hamac acheté en Thailande au début du voyage. Ma condition intestinale semble stable. Je poursuis la route une banane à la fois.



À 25km de notre destination, un Laosien surnommé Tom arrive en scooter et s'arrête au bord de la route pour nous piquer une jasette. Sa jeune soeur est assise à l'arrière. Il s'en vont à Muang Khong pour la semaine afin d'aller à l'école. Chaque fin de semaine, ils retournent à leur village 40 km plus loin pour travailler dans les champs avec le reste de la famille. Ainsi va la vie au Laos rural.

Le son de ma bécanne ressemble de plus en plus à celui d'une mitraillette. Demain, changement d'huile et check-up à Phonsaban.

Jour 6:

When shit hits the fan...

J'arrive chez le mécano au volant d'une moto qui sonne de plus en plus comme une Kalachnikov. Si j'avais su une semaine plus tôt que le changement d'huile se transformerait en changement de moto, j'aurais probablement changé d'idée. Quand j'ai vu le visage des mécanos réagir au son du moteur au moment de redémarrer, j'ai compris que quelque chose de douteux affligeait ma machine. "No good, no good, engine no good!!!" me dit la mécanicienne en chef (scène assez surréaliste que celle d'une fille travaillant dans un garage au Laos). On me propose de démonter le moteur pièce par pièce pour voir si c'est réparable. Je me croise les doigts en priant bouddha. Je reviens deux heures plus tard pour le diagnostique. La pièce défectueuse est un engrenage qui semble relier l'alternateur aux pistons. Il y a un jeu anormal entre les deux pièces, ce qui explique le son de claquement. Poursuivre la route avec cette condition risquerait de me mettre dans le trouble au milieu de nul part sur une route montagneuse...



Personne ne parle plus de deux ou trois mots anglais dans ce coin de pays faisant augmenter radicalement le niveau de difficulté dans ce genre de situation. On me propose de changer de moteur... pour la somme de 2 millions de kips (240$). Une shop de moto voisine a un moteur de Zongshen flambant neuf. La mécanicienne me donne un coup de main pour essayer de savoir si j'ai droit a une garantie en téléphonant à la shop de Luang Namtha où j'ai acheté la moto. On me répond qu'ils doivent voir la bécanne en personne pour pouvoir faire quoi que ce soit. Retourner au point de départ est une option moins qu'intéressante. Il me reste à décider si je revend la moto pour les pièces le tiers du prix que j'ai payé ou bien remettre près du tiers du prix payé pour un moteur neuf qui ne sera pas nécéssairement plus fiable que celui qui gît déchiqueté à mes pieds.

Bonne nouvelle, mes intestins sont de retour sur le droit chemin et me permettent de digérer ma première bière en 4 jours de sevrage forcé. Avec Julien et Femke, je discute du dilemme et me laisse la nuit pour y réfléchir. Mes compagnons de route sont prêts à attendre l'issue de la situation avant de repartir.

Jour 7:

Résurrection

Rien comme 2-3 Beerlao et une bonne nuit de sommeil pour prendre une décision éclairée. Je décide de jouer le tout pour le tout et continuer le road trip au sein des Rock Ma Chine en changeant de moteur. Au point où j'en suis, je n'ai plus grand chose à perdre. En arrivant au garage, la mécano me dit que je peux carrément changer de moto auprès de la shop d'à côté qui vend exactement le même modèle. Le deal semble plus intéressant. Me reste à essayer la bécanne et m'assurer qu'elle n'est pas affligée du même défaut de fabrication. Road test concluant et confirmation de mon experte mécanicienne au beau sourire, je peux partir avec cette moto qui ronronne comme un ti-minou comparé à l'ancienne. J'annonce la bonne nouvelle à mes camarades et nous reprenons la route où nous l'avion laissée la veille: direction Vongvieng.

Bien que ma confiance envers les Chinoises neuves eu pris un sal coup, ma nouvelle monture de couleur rouge me mène à bon port deux jours plus tard en gardant son doux ronronnement.

lundi 1 avril 2013

Épisode 11: Motorcycle diarrhées part. 1



 

Des fourmis dans les jambes

J'ai toujours aimé la randonnée pédestre, surtout en voyage. La marche est une façon exceptionnelle de découvrir un coin de pays et ses habitants à un rythme naturel et méditatif. Partir en trek pour plusieurs jours dans dans l'arrière pays est l'une des activités qui m'apportent le plus de satisfaction à l'étranger. Malheureusement, à cause de la lente guérison de mon pied blessé en Thailande le mois dernier, je dois mettre en veilleuse tout projet de trekking pour ce voyage-ci.

Passer le temps à regarder le quotidien des Laosiens et jaser avec d'autres touristes en sirotant fruit shakes et bières devant un guesthouse est peut-être divertissant mais l'Indiana Jones en moi commence à avoir les fourmis dans les jambes. Louer des scooters pour faire des boucles de quelques heures à quelques jours afin d' explorer une région est une option très intéressante, mais est-ce vraiment ce qu' un aventurier intrépide et assoifé de liberté a besoin?



Soumis à la tentation

Lorsque Julien et Femke reviennent du concessionnaire de bécannes chinoises au cours de la matinée du 16 mars avec une 150 cc flambant neuve dotée de portes-baggages et payée 900$, je me dit que c'est peut-être un signe du destin. Pourquoi ne pas suivre leur exemple et me libérer enfin de la dictature des agences de voyages, horaires de bus, minivans et tuktuks qui concentrent tous les touristes aux mêmes endroits à faire les mêmes activités.




N'étant pas du genre compulsif, je décide de prendre le temps de peser le pour et le contre avant d'ouvrir mon porte-feuille. Tout comme moi, les camarades français comptent rester autour de Luang Namtha une ou deux journées de plus afin d'explorer les villages tribaux environnants avant de poursuivre leur périple vers le sud. Je loue un scooter semi-automatique pour deux jours et pars avec eux vers Muang Singh, un village situé à quelques 50 km au nord de Luang Namtha.

 

 
Mon scooter de location est une véritable canne de conserve sur roues et fait un tapage peu rassurant à la moindre bosse. Je peux au moins me familiariser avec la pédale à clutch sans avoir à me soucier de la poignée de clutch. Un pas de plus vers le 100% manuel.

On mange la poussière des routes de l'arrière pays en traversant des villages de huttes sur pilottis aux rues achalandées d'animaux de ferme, d'enfants souriants courant à moitié nus et qui en nous voyant nous saluent énergiquement. Avec étonnement, on découvre une table de billard dans un des ces villages dont on ne sait même pas le nom et on se fait une partie devant un attroupement d'enfants et de villageois visiblement pas habitués de voir des falangs dans leur patelin. La communication est limitée au gestes et mimiques qui ne donnent pas toujours les résultats escomptés. Je ne suis même pas certain qu'ils parlent le Laosien. C'est le genre d'expérience authentique à laquelle la moto donne accès.

Comptant retourner sur Luang Namtha le lendemain, nous passons la nuit dans un hotel chinois à Muang Singh. Là encore, on doit sortir nos talents de mimes pour faire comprendre qu'on veut des chambres et réussir l'exploit de faire baisser le prix de ces dernières. Le processus est tout de même très amusant.

Pencher pour le ``Oui`
 La Zongshen des Français semble tenir la route. De plus en plus obsédé par l'envie de voyager sur ma propre monture, je me laisse une dernière nuit pour prendre une décision. L'option du Oui est constituée d'arguments tels que: Il me reste 1 mois de voyage, louer pour plusieurs semaines et faire une boucle me plait pas trop parce que le Laos est mal foutu en terme de choix de routes et les boucles intéressantes sont plutôt rares. En général, j'aime pas trop revenir sur mes pas et préfère me rendre du point A au point B en faisant escale entre les deux. En allant vers le sud, j'aurais des compagnons de route pour un certain temps car mes camarades on à-peu-près le même itinéraire que moi en tête...

Rock Ma Chine

C'est ainsi que le lendemain matin, une nouvelle bande de motards naissait: Les Rock Ma Chine. Ma première moto à vie allait être une Chinoise de marque Zongshen, 125cc, noire, dotée de portes-baggages et de renforts en métal au niveau du guidon et des jambes. Un look d'enfer! Le prix: 7,8 millions de Kips soit un peu moins de 1000$. Les guichets automatiques du Laos ne permettent pas de retirer plus d' 1 million de Kips à la fois. Ma carte de débit Desjardins m'impose une limite de 500$ par jour et ma Visa bloque après 3 retraits à cause d'un système de prévention de la fraude. Bonne chose mais dans ce cas-ci, un moment désagréable à passer. 2 appels Skype auprès de Visa et plusieurs allez-retours à différents guichets sont nécéssaires avant d'enfin pouvoir finaliser l'achat de ma nouvelle compagne Asiatique.


Fin de journée, je pars avec Julien faire un road test concluant à l'extérieur de la ville. La vitesse de croisière confortable sur le pavé semble être de 70km. Prêts à entamer un premier tronçon de notre périple vers le sud dès le lendemain matin, nous sortons nos cartes routières pour planifier l'itinéraire.

lundi 25 mars 2013

Épisode 10: La route de l'Indochine


 

 

 
 
 
 
 

Les tours jumelles de Kuala Lumpur
En arrivant dans le China Town de Kuala Lumpur, je me paye un lit dans un guesthouse propre avec air climatisé conseillé par un gars de Vancouver rencontré dans le bus. Il fait chaud à l'extérieur, c est bruyant et l air est lourd. Je suis toutefois agréablement surpris du coté chaotique de cette ville que je croyais plus aseptisée. Un heureux mélange de moderne et d ancien saupoudré d'une diversité culturelle tres colorée. Je n'y passe qu une journée complete car je dois me rendre a l aéroport a 4 am pour m envoler au Laos.

Vincent


Jess
L'état de mon pied s ameliore au point de pouvoir boiter jusqu au centre-ville en prenant le métro pour aller voir les tours jumelles. Impressionant trip d'architecture.Au cours de la derniere soirée, je pars errer dans le marché nocturne du China Town.

C'est autour d un stand a biere ambulant que je croise Jessica et Vincent qui tout comme moi essayent de négocier un meilleur prix pour les canettes de bière. Pas le choix d aller prendre une bière avec ce couple de Québécois sur la route depuis deux ans. Vincent boit pour oublier qu il s est fait volé son passeport dans un bus la veille. On passe la soirée à trinquer sur le toit de leur hotel et ça fait du bien de pouvoir parler dans sa langue maternelle. Au cours de la conversation, je mentionne Sainte-Anne-Des-Monts et Jessica m'apprend qu'on a des connaissances communes en Gaspésie. Le monde est petit que je me dis en repartant un peu pompette a 2 am vers l'aéroport.

À 3,50$ la nuit, dur de trouver moins cher



Sabaidee Laos
Le vol d Air Asia a 30$ que j avais réservé deux semaines plus tot atterri a Vientiane, capitale du Laos, le matin du 3 mars. L aéroport est si petit qu il me fait étrangement penser a celui de Kuujjuuak. Contrairement aux autres nationalités, seuls les Canadiens et les Afghans doivent payer la somme de 42$ pour obtenir un visa de 28 jours à l'arrivée. J'ai pas croisé beaucoup d'Afghans encore...

Un tuktuk négocié durement m'amene au centre-ville ou je trouve un gesthouse pour moins de 4$ la nuit dans un dortoir à 8 lits. La quiétude qui règne dans la capitale m'impressionne. L' ambiance est celle d un village de campagne. La proximité d'un salon de massage et d'un petit resto ou les sandwichs a 2 dollars sont délicieux comblent mon état de sédentaire à moitié invalide. Je passe le temps à regarder le quotidien des Laosiens en sirotant des bieres et en faisant des rencontres amusantes avec d'autres touristes.
Cette Honda a fait le Vietnam
Lundi 5 mars, je suis témoins d'une scène inspirante: un Hongrois en train de vendre sa Honda usagée à un Francais devant mon guesthouse. Tel un paparazzi Je prend des photos de la transaction se déroulant sous mes yeux tout en épiant leur conversation. Le Hongrois s'est procuré la moto à Ho Chi Min, a traversé le Vietnam du sud vers le nord, est entré au Laos par le nord pour aboutir jusqu'ici. Un roadtrip incroyable qui me titille... Je suis jaloux du Francais en train d acheter le Honda pour 300$, et qui demain pourra rouler librement.

Mais j' ai encore le pied estropié et je ne sais pas conduire une moto a "clutch". Je me contente donc de louer un scooter automatique en me balladant avec une Laosienne qui me fait découvrir les environs...

Vendredi 8 mars, Luang Prabang.


Le cerveau au ralenti par une nuit de sommeil agité sur la route tortueuse a bord d' un bus VIP doté de couhettes. Ma demie nuit de sommeil partgée avec un autre touriste m'impose de prendre un café en débarquant dans la ville historique devenue nettement touristique.

Dormir en cuillère avec un autre touriste, le summum d'un trajet en bus de nuit...


Kampai!
C' est l'endroit où Mariko, une Japonaise rencontrée au cours d'un voyage au Brésil 3 ans plus tôt m'a donnée rendez vous pour de chaudes retrouvailles. On passe quelques jours à Prabang en faisant des activités de touristes soft tels une sortie en bateau au coucher de soleil avec une bouteille de vin; visite d' un sanctuaire bouddhiste dans une grotte, location de vélos pour explorer la ville un peu trop touristique à mon goût. Et beaucoup de temps dans la chambre d'hôtel...


Après avoir mangé du crocodile surévalué pour sa texture de semelle de botte en soupant sur l'artère bondée de falangs qui sur la carte de la ville porte le nom original de Tourist Street, on décide qu'il est temps de déménager en amont du Mékong.


Des moineaux et des moines

 
Mardi 12 mars, je me réveil au cri du maudit coq qui semble résider dans la chambre d'à côté et je vais nourrir les moines qui défilent par centaines avec leur bol pour récolter les dons des villageois dans une rue adjacente. L'expérience est intéressante mais j'ai plus l'impression de nourrir des moineaux dans un parc que des moines.


 
En amont du Mékong
 
Pour environ 30$, on peut faire une croisière de 2 jours sur le Mékong entre Luang Prabang et Hue Xai, ville frontalière de la Thailande, plus au nord. On appareil à bord de cette chaloupe à moteur faite en longueur et dotée de bancs d'autobus recyclés pouvant loger une bonne trentaine de personnes. Paysages pittoresques et petits rapides, rives parsemés de pêcheurs, enfants et bétail qui se rafraichissent, paysans transportant des bambous, de quoi remplir une carte mémoire de 2G assez vite et faire rêver d'expédition de canot-camping sur ce monstre de 4000km serpentant à travers l' Asie.

Arnold Lao
Après avoir picolé et joué à un jeu de cartes nommé Bullshit avec un Californien et un bodybuilder-entertainer laosien qui essayait de nous vendre son produit qui fait grossir les muscles, nous faisons escale dans un bled du nom de Pak Beng, situé a mi-chemin. Dans ce petit village pittoresque, on se fait offrir de l'opium et du ganja par plusieurs locaux. Je préfère m'abstenir pour l'instant car la tronche des dealers ne m'inspire pas et je ne sais pas comment apprêter la substance ni combien je dois payer sans me faire avoir. On décide de rester 2 jours à cet endroit contrairement à la plupart des voyageurs qui ne s'y arrêtent que pour la nuit. Gratifiante journée sans touristes passée avec les locaux forts sympathiques. On commence à se sentir dans l'arriere pays avec vue sur les montagnes bordant le Mékong. Dommage qu'on ne puisse pas y louer de moto car mon pied limite toujours mes déplacements.










 
Il s'appelait ``Better``


15 mars, Hue Xai
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Mariko, avec qui j'ai à nouveau rendez-vous deux semaines plus tard, repart le matin même pour un meeting important au Japon. Seul avec mon pied estropié dans cette ville paumée, il est hors de question que je reste plus longtemps à cet endroit sans scooter de location.

Je pars en minivan direction Luang Namtha le lendemain matin. L' un des passagers a les intestins aussi sinueux que la route menant à destination et on doit arrêter deux fois en quatre heures pour qu' il puisse faire don de son déjeuner à l'accotement. Pendant le trajet, le bruit de fond d' instestins révoltés du malheureux touriste est largement compensé d'une trame sonore typiquement Laosienne sur laquelle je me concentre pour éviter d'attraper le vomivite à mon tour.

 En arrivant à la gare de bus, je fais connaissance avec un couple de Français qui partagaient mon minivan. Cette rencontre avec Julien et Femke, qui bourlinguent en Asie et en Australie depuis déjà un bon moment influencera radicalement la suite de ce voyage...

 
Pause vomi sur l'accotement