dimanche 10 mars 2013

Épisode 8: Malaise en Malaisie



 
 

La douleur est si aigue lorsque je tente de sortir du lit en ce matin du 21 février que je me demande sérieusement comment je vais faire pour la suite des choses. Je dois quitter le pays pour la Malaisie le lendemain au risque de payer une amende de 500B (17$) en excédant mon permis de séjour d'une journée. La blessure est peut-être plus grave que ce que je pensais. Se pourrait-il qu'un os se soit brisé? Bien que l'enflure ne soit pas si grosse, la moindre pression sur ce pied provoque une extrême douleur. Des images de chaise roulante et de béquilles me traversent l'esprit en une séquence des plus désagréables.

La première étape est de me rendre aux toilettes. La distance de 3 mètres me parait semble à des kilomètres. Je réussis à atteindre la destination en sautillant du pied droit tout en m'appuyant au mur de la chambre. La prochaine étape est de descendre jusqu'à la rue pour aller chercher de l'eau, de la bouffe et remercier bouddha de me permettre de me rendre en scooter à une pharmacie. 


Armé d'une canne, de baume de tigre et d'un bandage, je passe le reste de la journée la jambe allongée sur une chaise avec un sac de glace. Mes accolytes de la veille, toujours assis à la même table à l'entrée de leur hôtel, me tiennent compagnie en sirotant une bière et font mes commissions au besoin. Il y a un 7-11 au coin de la rue où je me procure bière, glace et trucs à manger pas cher. Je l'avais pas encore mentionné mais on trouve des 7-11 à tous les coins de rue de la Thailande. Pour le meilleur et pour le pire...!

22 février, un anniversaire boîteux

Départ pour la Malaisie à bord d'un minibus avec d'autres touristes. On s'apprête à traverser le poste de douanes thailandais qui contrôle les sorties. Tout le monde descend du bus pour faire la file. J'ai chaud et je fatigue en m'appuyant toujours sur ma jambe droite. Cerise sur le sundea, la douanière m'annonce que mon visa est expiré d'une journée. Je suis entré en Thailande le 23 janvier, j'avais pris pour aquis avoir jusqu'au 23 février. L'étampe dans mon passeport indiquait le 21...

Je poirotte dans le bureau des amendes pendant que les fonctionnaires remplissent leur paperasse avec une lenteur impressionnante. Je tente de les convaincre de m'épargner l'amende étant donné que c'est ma fête... Ils sont très polis et souriants mais ne font pas de cadeau au "farang" qui n'a pas respecté sa limite de visa.

On reprend la route direction Malaisie. Cinq minutes plus loin: le poste douanier Malaisien. Encore la queue pour la petite étampe, encore marcher sur mon pied qui veut juste qu'on lui crisse la  sainte paix. Assise à mes côtés il y a Laura, une Allemande qui s'en va pour 2 mois faire un stage d'infirmière à l'hopital de Penang. Cette dernière me convainc de passer aux rayons-x ausstôt que possible, juste pour être sûr...

"Prend ton grabat et marche"...avec ton sac-à-dos.

On se fait débarquer quelque part au milieu du coin historique de Georgetown, capitale régionale de l'ile de Penang et joyau de l'UNESCO. Aucune idée d'où nous sommes mais apparement pas très loin de l'adresse que les punks de Krabi m'ont donné. Laura et deux Australiens qui étaient dans le bus marchent patiement à mes côtés en m'offrant leur aide. J'apprécie leur compassion. Arrivé à la hauteur de mon guesthouse, chacun continue vers son hôtel respectif en se souhaitant bon courage et bon voyage. Le prix d'un lit est plus cher que ce que je pensais. La seule chambre disponible est située en haut d'un escalier qui me parait interminable.

N'ayant pas de devise Malaisienne (Ringit) sur moi, pas le choix de me rendre au guichet automatique le plus près: 10 minutes de marche normale, 10 km pour ma condition...! Empoignant ma canne je traîne mon fardeau vers l'ATM tout en m'informant du prix des hôtels croisés en chemin. Après 20 minutes de marche laborieuse à pas de tortue handicapée, j'arrive à la hauteur d'un boulevard achalandé me séparant de la banque. Je n'ai jamais ressenti autant de compassion envers les ti-vieux et autres personnes à mobilité réduite qu'en ce moment.

Ce marathon pour handicapé m'ayant creusé l'estomac, j'arrête casser une croûte dans un foodcourt où une serveuse me casse les oreilles en essayant de me vendre de la bière hors de prix. La Malaisie est un pays musulman, l'Islam est une religion qui n'aime pas l'alcool, l'alcool est un produit taxé fortement en Malaisie. Il faut chercher avec persévérance pour trouver de la bière à prix raisonnable. L'hôtel dans lequel je finis par élir domicile vend une canette de stout danoise pour l'équivalent de 2$. C'est ce que j'ai trouvé de mieux pour célébrer ma fête, assis sur le parvis du guesthouse donnant sur la rue. Deux trois touristes me tiennent compagnie une partie de la soirée mais le party est loin de lever en ce soir de ma 36 ème année sur cette planète. Demain sera un autre jour...


2 commentaires:

  1. Vous êtes très fou.
    Je suis vraiment profiter pour poursuivre son voyage à travers l'Asie.
    Son carnet de voyage permet d'écrire un livre et vous avez déjà un titre pour votre livre :
    Les aventures de super Makou en Asie.
    Allez-y et bénéficions d'un lot.
    Félicitations pour votre anniversaire.
    Gros câlin :

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  2. Ah côté bouffe et bière, c'est clair que tu seras déçu, surtout après avoir passé tout ce temps en Thailande. À mon époque, la vie était plus chère en Malasie qu'en Thailande aussi... Mais bon, ya quelques trucs à voir, dont les tours Petronas. La côte Est est-elle ouverte à cette période?

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