dimanche 3 mars 2013

Épisode 7: Krabi

 
 
 
 
 
Après plus d'une semaine passé à Kho Phi Phi. Je décide que la fin de mon voyage en Thailande se passera à Krabi. N'ayant plus que quelques jours de libre avant l'expiration de mon visa thailandais, je préfère me trouver un camp de base tranquille et explorer les environs en me louant un scooter.




On est dimanche le 17 février autour de midi. Un énorme lézard me salut au passage alors que je descend du traversier pour prendre un minibus vers le centre-ville. Il doit bien faire 1,5m de long.

Ma mauvaise impression de Krabi une semaine plus tôt est remplacée par quelque chose de beaucoup mieux cette fois-ci. Krabi a beau être une ville ordinaire, ça fait du bien de changer d'air. Les prix sont beaucoup plus raisonnables qu'à Phi Phi, l'ambiance plus conviviale et authentique et il y a moyen de ne pas s'ennuyer. Une chambre avec toilette pour 200B (6-7$) et un scooter à 150B (5$) font office de deal.


Easy rider
 
Je n'attend pas une minute avant de partir en excursion au guidon de mon nouveau bolide: un scooter automatique blanc de 100cc. Première expérience à rouler dans le traffic urbain, j'y vais avec prudence. Les boulevards aux grandes intersections m'intimident un peu au début mais le Chuck Norris en moi ne tarde pas à se sentir à l'aise sur ces routes exotiques. Je roule sur des chemins secondaires bordées de plantations et de maisons éparpillées ici et là. De majestueuses formations calcaires attirent mon oeil constament et m'invitent à aller grimper. Depuis ma dernière expérience d'escalade, la vue d'une parois rocheuse m'excite un peu comme quand je vois une belle fille et me donne le goût de la grimper...

Après m'être un peu perdu sur les routes de campagne je me retrouve à l'intérieur d'un temple bouddhiste aménagé dans une grotte. L'histoire raconte que jadis un tigre habitait cette grotte. Les gens des alentours commencèrent à vénérer la créature considérée comme un être sacré et de plus en plus de disciples vinrent porter des offrande au Grand Tigre. Attirant de plus en plus de gens, l'endroit fut un jour déserté par la créature qui a dû en avoir assez de se faire déranger chaque jour par une bande de crédules. On y trouve aujourd'hui des moines et des fidèles brûlant de l'encens et priant. On trouve aussi des statues de différentes tailles de Bouddha et du tigre en question. Sorte de cathédrale Ste-Anne de Beaupré version bouddhiste, des centaines de statuettes et de marchandises sont vendues à la boutique vis-à-vis de l'endroit où prient les moines oranges.

 


Une autre grotte attire ma curiosité plus loin sur le chemin menant à un parc national. Nulle autre indication qu'une pancarte indiquant le nom de la grotte permet de savoir que cette dernière existe. En cherchant le chemin y menant, je tombe sur un couple de touristes en scooter également en quête de la mystérieuse grotte. Un local nous montre un étroit sentier traversant une plantation d'arbres. Nous suivons ce dernier sur 300 m environ. Aucune trace apparente de l'entrée d'une grotte au pied de cette parois calcaire à moitiée couverte de lianes et de plantes grimpantes. On laisse nos scooters dans ce qui semble être un stationnement désafecté. Même impression face au sentier qui longe la parois. On dirait que le site fut jadis exploité puis abandonné. Intriguant...
Gaspésiana Jones
 
Après quelques minutes de recherche infructueuse les deux autres abandonnent leur quête. Il doit rester une bonne heure de luminosité avant la tombée de la nuit. Un sentier partant vers la droite attire mon attention. Je ne suis pas prêt à laisser tomber mes recherches aussi facilement. L'esprit de Chuck Norris qui me possédait fait place à celui d'Indiana Jones. Ce dernier me pousse à suivre le sentier désafecté un peu plus loin. Les vestiges d'un trottoir de bois pourri me prouvent qu'il doit bien y avoir quelque entrée de grotte dans les environs. Après une dizaine de minutes, j'arrive enfin au mystérieux portail. Il y a bel et bien non pas une, mais deux entrées de grotte. Poussant un cri de victoire qui surprend quelques chauve-souris, je repense au deux autres pressés. Tampis pour vous, touristes impatients! À moi le trésor au fond de la grotte! Je devrai patienter un peu par contre. Sans aucune lampe pour m'éclairer et la nuit s'apprêtant à tomber, je retourne vers la ville en me promettant de revenir le lendemain.
L'entrée de la grotte cachée
 
 
 
Lundi 18 février

Je retourne sans tarder investiguer ma grotte peuplée de chauve-souris par centaines. Armé de ma frontale et protégé par mon casque de moto, j'avance tranquillement en inspectant minutieusement le sol du faisceau de ma lampe avant d'y mettre le pied. Un énorme crapeau réagi à peine au contact de ma sandale et me fait sursauter. Il doit bien avoir la taille d'un petit lapin. Retrouvant mon calme je salue mon hôte en redoublant de vigilance. Les ailes des chauve-souris me servent de ventilateur et leurs cris, de musique d'ambiance. Une bonne dizaine de minutes doivent s'écouler avant que j'aie terminé mon errance à travers colones de calcaire, stalagtites, stalagmites et crottes de chauve-souris. Je pourrais continuer mon exploration encore longtemps si ce n'était de ce trou d'une bonne douzaine de pieds de profond tenant lieu de prochaine étape du parcours. Je reste là à peser les risques et le poids de ma témérité. Après une longue hésitation je choisi la prudence et décide de rebrousser chemin, un peu déçu d'abandonner mon trésor toujours dissimulé au fond de ce trou...

 
 
 
 
Bien arrosée
Je passe les jours suivants à me promener en scooter, découvrir d'autres grottes, me rincer l'oeil sur la plage et socialiser avec d'autres touristes. Je croise un gars de Calgary à l'entrée de mon hotel le soir du 19 février. L'Albertain fort sympathique s'avère être un redoutable partner de brosse alors que nous enchaînons tour à tour grosses Changs et Caipirinias (drink brésilien de la famille des Mojitos) dans un bar qui donne directement sur la rue.

La scène est composée d'un Irlandais aussi cinglé qu'inintelligible se faisant honneur de nous divertir en racontant des anecdotes incompréhensibles et en jouant des tounes country à la guitare en suscitant plus de malaise que d'engouement. Un Finlandais un peu amoché se fais draguer par une Japonaise, un barman au sourire cocainé fait jouer du Metallica, un couple d'Hollandais se plaignent de l'Irlandais devenu vraiment saoul. On finit par fermer le bar avec cette faune festive en essayant de faire la comptabilité de nos drinks. Il me semble en avoir perdu quelques bouts...et quelques sous.

Perte totale

La journée du lendemain s'avère être une perte totale. Je me réveil à 2pm mais ne réussi qu'à me traîner hors du lit à 7pm. Je me prend un Pad Tai dans la rue en essayant de me réhydrater au jus de lime. Errant dans le quartier tel un zombie, je me dis qu'un massage de pied ne saurais me faire de tort. Une heure de détente totale me remet quelque peu sur pieds. Sur la route de mon hotel un gars que je ne reconnais pas immédiatement m'interpelle. À travers les brumes du lendemain de veille, je me remémore le Finlandais de la veille ayant apparement survécu à sa soirée avec la Japonaise. Il est assis avec deux autres touristes à l'entrée de son hotel, voisin du miens. Je me joins à ces bons vivants composés de Mika le Finlandais, Silvio le Roumain et sa copine suisse, Pétina. On jase de tout et de rien en rigolant tout en écoutant du punk roumain sur Youtube.

Punks not dead!

Contrairement à Chuck Norris, je ne met pas toujours les pieds où je veux...

La soirée se déroule tranquillement dans une sobriété relative lorsqu'autour de 1am, Mika et moi décidons d'aller jeter un coup d'oeil à un bar reggae des alentours. Si j'avais sû que je perdrais pour quelque temps l'usage de mon pied gauche en sortant de ce bar, j'aurais certainement pris le chemin de mon hôtel à la place. Pas une chûte en scooter ni dans le trou d'une grotte, pas une agression armée, pas un empoisonnement au DEET mais bien un accident des plus stupides survenu dans un petit passage au sol inégal reliant le bar à la rue. Je me suis tout simplement renversé le pied gauche en ratant une demie-marche. Ce dernier atterri sur une grille d'égoût avec le poids de tout mon corps qui l'écrasa dans un "crunch" peu rassurant. "This doesn't sound good" dis-je à Mika en boîtant jusqu'à l'hôtel.

Cette épisode marque le début de mon voyage en tant qu'invalide.


 
 
 
 
 




 

 

 

 



 



 

1 commentaire:

  1. brosser fait partie intégrante de la Thailande, tu ne pouvais pas t'en échapper :-) Ca fait 10 ans que je n'y suis pas allé, mais tu n'es pas le premier à mentionner les grandes différences de prix selon la région (touristique ou non), donc je conclue que le pays a bcp changé sur ce plan.

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